D'un acte anodin, par le simple refus du cérémonial marquant le début d'un concert, les Stooges rassuraient d'emblée sur une éthique punk toujours intacte. Bien sûr, les lumières éclairant la fosse ont fini par s'éteindre, mais ce sont surtout ces quelques secondes qui me restent en mémoire.Juin 2004. La reformation inespérée d'un groupe légendaire.
Après la première partie, les roadies s'activent. Tout est normal. Le Zénith de Paris est surpeuplé. Comme toujours, les gens discutent, sirotent leurs bières. Les lumières sont allumées. Rien ne peut arriver. C'est toujours long ce moment. On prend son mal en patience. On a déjà un peu mal au dos. Du coin de l'œil, distraitement, j'aperçois quatre types débouler sur scène. Les techniciens venant une énième fois vérifier les instruments... Pourtant, l'un d'entre eux ressemble à Iggy Pop. Il se dirige vers le micro. Il est torse nu. Le trouble n'a duré qu'une fraction de seconde. C'est Iggy Pop ! Personne ne regarde, peu ont remarqué l'irruption des quatre hommes, les gens discutent toujours. Et les lumières restent allumées. Rien ne peut arriver... Malgré tout, Ron Asheton, dans l'indifférence générale, balance les premiers accords de Loose. Toutes les têtes, soudain, se tournent vers la scène, quelques milliers de personnes conscientes d'avoir raté l'essentiel ? Les lumières restent allumées. Pourtant c'est en train d'arriver : Iggy and the Stooges jouent à Paris.