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Versari - Jour après jour

Dans une vie d’avant, Jean-Charles Versari était le chanteur des Hurleurs. Ce groupe, dont le premier album parut en 1996, ne fut d’abord qu’un ersatz peu convaincant des Têtes Raides. La tardive mue du groupe fut d’autant plus surprenante lorsqu’en 2002 sortit Blottie, l’un des disques français les plus importants de ces dernières années (à ranger pas si loin de L’imprudence de Bashung et du Remué de Dominique A). Produit par Ian Caple et accueillant aussi Stuart Staples (chanteur des Tindersticks) ou Adrian Utley (de Portishead) à la production, Blottie traduisait un soudain virage rock et l’abandon radical du format chanson. Habité, fiévreux, doté d’arrangements remarquables, le disque fut malheureusement le dernier d’un groupe qu’on imaginait alors en pleine renaissance artistique. Trop sombre peut-être. Trop amer sans doute. Le dernier fait d’armes discographique des Hurleurs serait une belle reprise de Si tu t’en vas sur un album-hommage à Léo Ferré en 2003.

Depuis, Jean-Charles Versari a abandonné son prénom pour prêter son nom à un groupe dont le premier album est sorti ces jours-ci. Parfaite suite de Blottie, Jour après jour sort sur le label T-Rec que le chanteur a fondé avec Cyril Bilbeaud, ex-batteur de Sloy, et où Serge Teyssoy-Gay vient de les rejoindre.

Jour après jour oscille entre mélodies pop inattendues (And Then she Said, Les amours quotidiens), rock abrasif (le furieux Blunt) et morceaux plus introspectifs rappelant les meilleurs moments de Blottie. C’est justement quand l’album s’envole vers les plus sombres tourments, dès le quatrième morceau, Dans un rêve / Dans un cauchemar, qu’il convainc pleinement. À la production, la patte de Ian Caple, de retour, est aisément reconnaissable. Sur Les lignes blanches, diamant noir niché en fin d’album, et sur quelques autres titres, la texture sonore, vibrante, mêle à la voix grave de Versari des guitares saturées, une trompette, d’étranges boucles, mille petits détails dessinant une toile de fond grouillante qui menace toujours de submerger la mélodies et les mots.

Ne pas se fier, donc, à sa pochette assez laide : le disque de Versari est la première bonne nouvelle de 2007.

 

 

Agenda :

Versari sera en concert au Triptyque à Paris le mardi 13 février.

Liens :

Assez inhabituel, on peut lire le journal de l’enregistrement de l’album à l’adresse suivante : http://www.lecargo.org/versari/

http://www.versari.org/

http://www.myspace.com/versari

___ 

 

Signalons aussi la sortie, chez T-Rec, du nouveau projet de Serge Teyssot-Gay, ancien guitariste de Noir Désir. Après ses passionnantes collaborations avec Lydie Salvayre (deux livres/disques, Contre et Dis pas ça, publiés chez Verticales) et après le duo Interzone, le voici associé à Cyril Bilbeaud et au guitariste bruitiste Marc Sens pour un album d’expérimentations soniques et rock aussi radical qu’enthousiasmant. Une première vidéo de Zone libre (le nom du trio) est visible ici et un autre morceau à écouter sur le myspace de Zone libre, .

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S
Oui, c'est bien ce qui me semblait à propos de Tandoori de Eiffel...<br /> Avec Mademoiselle K, au moins, "les guitares crachent et les amplis souffrent"...  Tu as le sens de la formule, Ama-L   ;-)
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A
Et désolée pour les comms à répétition, mais je serveur de l'hébergeur a dû avoir un malaise à un moment donné, ils n'apparaissaient pas...
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A
Le nouvel Eiffel est aussi un peu propre niveau son.Mais j'avoue que quand les guitares crachent, j'aime bien que les amplis souffrent...
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S
"over-bug", c'est bien vu... Tout va bien...<br /> Holden, j'écoute ça ce week-end, promis. Eiffel, c'est bien en effet même si je n'ai jamais complètement accroché. Peut-être un peu propre niveau son, c'est mon souvenir d'anciens albums, mais il est un peu vague. Et je n'ai pas écouté le nouvel album, enfin juste des petits bouts au casque en magasin... <br /> Là, je découvre Mademoiselle K dont Arbobo parle sur son blog. Et ça me plait bien en effet. Beaucoup même. C'est véritablement rock, guitares bien en avant, sans fioritures. C'est autre chose que La Grande Sophie (que je n'aime pas et qui, pour moi, n'est absolument pas rock) ou Anaïs (qui est habile, amusante, mais bien trop dans la distance et dans l'ironie). De Mademoiselle K, j'aime sa voix, ce qu'apportent ses imperfections (en jouer, les assumer, les retourner en qualités, en marque de fabrique... un peu comme Didier Wampas à sa manière...).
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A
Euh... je suis blacklistée ou quoi?
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