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Ce tabouret... (Rodolphe Burger au Bataclan)

Il y a ce tabouret. Comme à la Flèche d’or l’an dernier pour la sortie de l’album.
Il s’y assied, guitare électro-acoustique en bandoulière, entamant calmement le set avec quelques morceaux de son merveilleux groupe d’avant. Meow Meow, d’abord. Puis une superbe et méconnaissable version de La chambre, clavier, voix, guitare. Toujours sur le tabouret. Comme à la Flèche d’or l’an dernier pour la sortie de l’album. Un pied à terre, les deux parfois, pivotant doucement vers ses deux musiciens, derrière… Il ne se lève pas. Pas encore. Ses jambes battent en rythme, le corps se déplie peu à peu. On lui apporte sa guitare électrique. Échange. Le son se durcit. Son buste s’agite plus franchement, basculant presque de ce siège de bar auquel il reste pourtant appuyé. Les mouvements se font plus brusques, ses bras s’élèvent parfois bizarrement dans les airs entre deux accords, entre deux notes. On le sent plusieurs fois tout près de se dresser vraiment, le corps tendu vers son bassiste et son batteur, tandis que son cul reste rivé au tabouret. Il est trop tôt, mais l’envie de s’arracher à son siège est manifeste. L’énergie contrainte parcourt son corps de géant. La combustion est lente, mais l’explosion imminente. Tout un Bataclan se laisse gagner par l’électricité flottant alentour. Billy The Kid est dans les parages, en embuscade, il déboulera plus tard, on le sait déjà.
Puis, enfin, Rodolphe Burger se lève. Avant ou après cette puissante version de Cheval/Mouvement, je ne sais plus. Le roadie emporte le tabouret. L’ancien Kat Onoma s’empare de la scène. À droite, à gauche. Le concert est commencé depuis plus d’une demi-heure. Les trop longues digressions soniques et les samples orchestrés par le chanteur lasseront un peu. Mais les reprises de Love Will Tear us Apart de Joy Division ou du Passenger d’Iggy Pop (avec David Thomas de Père Ubu) enchanteront. Et la rage de l’assemblée explosera bel et bien lors du virulent Ensemble, diatribe jouissive contre le locataire élyséen. Généreux, donc, hier soir, mais un peu trop éparpillé, parfois longuet (le Radioactivity de Kraftwerk au premier rappel). Pas tout à fait, donc, comme à la Flèche d’or l’an dernier pour la sortie de l’album.


Voir le clip de Ensemble ici.

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A
j'ai adoré aussi ce radioactivity, tellement plus réussi que le joy division qui ne trouvait pas le bon ton à mon goût (seule note faiblarde d'un concert très dense).c'est bon en effet de sentir l'énergie qui monte, progressivement, ce galop qu'il retient  avant de lâcher la monture :-)et puis l'amalgame, évident mais réussi, entre ses deux carrières, celle déjà loin de kat onoma et en solo, faisait plaisir à voir.Avec 300 perosnnes de plus et un Bataclan comble on aurait frisé la perfection ;-)(et quelques décibels en moins aussi, je rejoins ama-l, même si la balance était excellente et le batteur vraiment magnifique)
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C
Salut, On a organisé des " contre nme awards". Un concept assez simple où il faudrait voter. On attend vos choix. A+
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C
Une sacrée personnalité quand même ce Rodolphe. Souvent inspiré, toujours animé. Dommage que de tels artistes ne soient pas reconnus à leur juste valeur
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A
Moi aussi j'ai beaucoup aimé la reprise de Kraftwerk.Et Cheval/Mouvement, et Ensemble (ça faisait du bien !), et pas mal d'autres...Mais que j'ai haï - une fois de plus - le type à la console, poussant les basses à fond et le volume itou, comme si ça avait le moindre intérêt de rendre les choses pénibles. Bon sang, ce que ça me fout hors de moi !
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M
Il s'est levé sur "Un nid"... pour faire toute la suite, en GrandEt la version radioactivity était MAGNIFIQUE ! J'ai adoré !Une soirée inoubliable. Un rêve.
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