Sorti lundi, le nouvel album de Beck, The Information, présente la particularité d'être dénué de livret. Juste quatre pages blanches, quadrillées comme celles d'un cahier d'écolier (ce quadrillage léger étant là peut-être en partie pour ne pas évoquer un nouveau White Album, après celui des Beatles).
Pourtant, le livret de The Information ne devrait pas rester vierge longtemps puisque le disque est vendu avec une planche d'une soixantaine de stickers que l'acquéreur peut disposer à sa guise sur les quatre pages. Et me voici donc lundi soir me vautrant dans ce plaisir régressif, m'emparant de la photo de Beck pour lui mettre sur le nez telle ou telle paire de lunettes, sur la tête tel ou tel chapeau. On y passerait des heures à "habiller" ce disque. À l'heure de la dématérialisation de la musique, quand l'argument de vente d'un album repose bien plus qu'avant sur le packaging, l'idée est séduisante. Ici, chacun(e) se fait sa propres pochette. Le mauvais goût se déploie sans honte (il suffit de regarder la photo jointe). Mais surtout The Information, dans l'idéal, devrait ainsi prendre autant de visages que d'acheteurs.
A défaut de s'approprier les chansons (aux "remixeurs" de le faire...), il est ainsi donné à tout un chacun l'occasion de s'approprier leur contenant. Toujours très fort, ce Beck.