C’était enfin l’occasion idéale, après quelques rendez-vous ratés, pour découvrir Revolver en live. Jouant en première partie du Canadien
Patrick Watson, le groupe parisien, qui vient de sortir son premier EP, prenait ses marques mercredi soir dans le cadre feutré du Théâtre des Bouffes du Nord. Un lieu enchanteur, magique, en
parfaite adéquation avec la pop acoustique délicatement ouvragée par le trio.
Le nom du groupe met sur la voie ; les harmonies vocales, le goût des arpèges, l’omniprésence des cordes (du piano, des guitares et de la contrebasse) le confirment. C’est le savoir-faire
mélodique des Beatles que ces tout jeunes adultes ressuscitent. Pas moins. Si les influences se font parfois un peu trop présentes, chaque chanson s’affirme tel un tube en puissance, procurant
des frissons de plaisir à quiconque vibre au son de trois voix s’envolant à l’unisson jusqu’au plafond du théâtre de Peter Brooks. À chaque nouveau morceau, des évidences mélodiques mais jamais
de facilité. Une sorte de quintescence pop empruntant aussi aux Beach Boys, aux Kinks et, last but not least, à Elliott Smith.
Revolver, c’est quoi ? Un petit précis de la geste pop. La bande-son d’un été idéal. Des chansons cocons dans lesquelles on voudrait se lover. Des douceurs qui rendent amoureux, rêveur et
partageur.
Si tout se passe comme prévu, on n’a pas fini d’entendre parler de Revolver ni de les écouter.
À tel point qu’en subissant ensuite le set de Patrick Watson (dans ses pires moments, du Coldplay arty ; dans les meilleurs – quand sa voix traînante se tait – du rock bricolo et percussif
irrigué de jazz et de dissonances), on se disait que le trio français aurait pu avoir la bonté, backstage, de lui faire don d’une simple mélodie…
Pour voyager en trois titres impeccables aux côtés de Paul McCartney, de Neil Young, de Ray Davies et d’Elliott Smith, allez donc savourer les morceaux en écoute sur le MySpace du groupe : http://www.myspace.com/popdechambre