1) Les remords Eh bien, pour une ouverture d’album, on va dire que ça tape presque
aussi fort que L’invitation sur le dernier Daho. Jubilation d’entendre, après la calme mélancolie de l’entame, ainsi résonner les guitares au refrain. C’est dire si la barre est placée
très haut pour les neuf titres qui suivent. Trop haut ?
2) J’irai au Paradis Ce titre enlevé ferait un bon single. D’ailleurs, c’était le morceau qu’un cd des Inrocks avait permis de découvrir en avant-première. Si vous ne connaissez pas Daniel Darc,
disons qu’il s’y présente idéalement en quelques mots : "Et quand je mourrai / J’irai au Paradis / Parce que c’est en Enfer que / J’ai passé ma vie". Ouais, quand
même…
3) L.U.V. On a beaucoup comparé Daniel Darc à Serge Gainsbourg. On ne s’arrêtera
pas de le faire avec ce morceau chanté en compagnie d’Alain Bashung. Où les deux se régalent d’anglicismes et d’expressions très référencées comme "Hell Fire", "Raw Power", "No Fun", "Wham Bam
Thank You Mum". Pas du name-dropping, mais presque. Pas besoin de vous faire un dessin donc sur le registre musical de ce titre.
4) Un an et un jour C’est sur le disque la chanson qui, par son atmosphère, sa
production, fait le plus penser à l'opus précédent. Elle aurait pu, se dit-on, être enregistrée il y a quatre ans. Superbe donc.
5) La seule fille sur Terre Il faut bien une fausse note chez un ancien punk. Sur
ce titre dispensable mais pas désagréable, on sent que l’arrangeur Lo, préposé au Minimoog et au Mellotron, s’est bien amusé. C'est déjà ça.
6) Ca ne sert à rien Oh que si, Daniel ! Tes chansons nous aident à vivre.
Chanson sur la mort, les morts (eh oui, encore une…) et la survie surtout… avec le survivant Robert Wyatt.
7) Amour suprême C’est quand il s’arrête de chanter pour parler, presque réciter
(Gainsbourg toujours…) que Darc est le plus émouvant. La preuve ici, encore une fois.
8) La vie est
mortelle La bizarrerie de l’album. C’est presque de la variété française, dans ce que l’expression peut – parfois – avoir de plus noble. Là
encore, on se dit que ça ferait un excellent single. Ce son de basse très seventies, rappelant un peu les sonorités de l’instrument sur Melody Nelson. En écoutant ce morceau –
paradoxalement le plus enthousismant de l’album – on se prend à rêver d’un remix par Mellow, voire, en deuxième choix, par Air ou Bertrand Burgalat.
9) Serais-je perdu Pas vraiment, non, Daniel. Tes "mots froissés au matin" sont toujours si bouleversants. D’ailleurs, faut que je
pense à prendre ma place pour ton deuxième Olympia.
10) Environ 8,5 sur 10. Si je devais mettre une note. En tous cas, une bien belle chanson
pour terminer l’album. "Environ je dispose de presque / Un peu moins que rien". Pour nous, Daniel, c’est déjà beaucoup.
11) Le morceau caché Taxi Girl, c’était aussi des textes rageurs. Piquouze de rappel ci-dessous.