C’est bien The War on Drugs. C’est vraiment très bien. On m’aurait dit que Sortir, le supplément culturel parisien de Télérama, me ferait découvrir un album voué à m’accompagner probablement l’année durant, je n’y aurais pas cru. Il faut dire qu’on pense souvent à Springsteen en écoutant Lost in the Dream, à un Springsteen un peu secret, celui de Tunnel of Love, album majeur méconnu. Or, ce soir, The War on Drugs passe à la Flèche d’or et c’est complet. C’est l’effet Sortir peut-être... Dommage. Ou non. Car ce soir, aussi, Jon Spencer, Judah Bauer et Russell Simins repassent par Paris, à la Machine du Moulin rouge, une salle que je ne connais pas, ça tombe bien. Je ne pensais pas retourner les voir à nouveau. Et puis si, quand même, je me suis décidé il y a quelques jours seulement, parce que c’est presque en bas de chez moi (pas la meilleure raison, j’en conviens), parce que même si leurs dernières prestations ne m’ont pas retourné comme avant, parce que même si je n’écoute quasiment jamais leur dernier album, bah, c’est le Blues Explosion, quoi ! Et je m’en voudrais un peu de ne pas aller les saluer. Donc, voilà, on y retourne, pour la énième fois, en se disant aussi, quelque part au fond du crâne, qu’on a plus écrit ici depuis longtemps, qu’on a beau toujours écouter des disques, en acheter, en télécharger, qu'on a beau toujours sortir aux concerts (moins souvent, c’est sûr), on s’installe contre son gré dans un petit confort, on va un peu trop (re)voir ce qu’on connaît, on se laisse plus rarement surprendre, on prend même, parfois, des places assises ! Hier, Franz Ferdinand, FFF ou Girls in Hawaii. Demain, Beck et Detroit. Ce soir The Jon Spencer Blues Explosion ! Il en va de même des disques que j'achète. Souvent, c'est vrai. Hier, Katerine, Manset et Miossec. Demain, Jack White. Mais j'exagère un peu quand même. Car il y a toujours un groupe comme The War on Drugs ou un album comme celui de Bill Ryder Jones l'année dernière pour me réveiller. J'espère que les deux premières parties annoncées ce soir seront bien. Car je me souviens encore et toujours que c'est au Trabendo, avant le Blues Explosion justement, que j'avais découvert les Yeah Yeah Yeahs, au moment de leur premier EP. C'était il y a longtemps, quand c'était encore un bon groupe. Tiens, voilà d'ailleurs qui me fait penser que si j'avais encore un peu l'envie et le temps d'écrire sur 7and7is, je vous parlerais bien des Black Keys et de la lente évaporation du génie de ce duo. Une autre fois peut-être...