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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 11:23
Non content d'avoir livré ce qui restera sans doute comme l'un des plus grands albums de l'année (voir ici), voilà que le groupe de Bristol inspire à un inconnu de très stimulants détournements vidéos, dans la lignée de celui posté ici-même il y a deux jours.
Le responsable de ces deux vidéos signe "Cat From Japan". C'est aussi à lui que l'on doit le Smooth Criminal de Michael Jackson dansé par Fred Astaire que j'évoquais dans le billet précédent. Dans le même esprit, son fantastique Origins of the Moonwalk (ici) vaut tout autant le détour...




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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:56
Hasard de l'Internet. Touché par sa disparition, je voulais poster ici une chouette vidéo de Cyd Charisse (celle-ci par exemple) ; et puis voilà que je tombe là-dessus, sur quoi je reste scotché...


C'est vrai que j'aime beaucoup cette chanson. Mais ce mix entre Justin Timberlake et les images de Fred Astaire est particulièrement réussi. Bien plus, je trouve, que le Smooth Criminal mettant aux prises Fred Astaire et Michael Jackson et qui circule pas mal ces temps-ci. Smooth Criminal (à voir ici) serait ainsi davantage qu'une véritable création une brillante illustration des emprunts chorégraphiques de l'un (MJ) à l'autre (FA).
Point de références érudites de ce style dans Fred Astaire Brings Sexyback. Il ne s'agit pas là de mélanger diverses sources, deux films différents, comme dans Smooth Criminal, mais de s'emparer d'une seule séquence et de la travailler, de la morceler à coups de jump-cuts et de faux raccords. Dans le passage du presque plan-séquence (qui laisse la danse se déployer) au morcellement, il y a un geste créatif bien plus audacieux qu'une simple juxtaposition décalée et rigolote entre des images anciennes et une chanson récente. Quand Astaire, à l'origine, imposait son rythme, substituant aux coupes d'un monteur presque inutile sa gestuelle délirante, voici qu'un cinéaste anonyme retrouve en 2008 ses prérogatives, son pouvoir. Il s'agit bien - par le simple truchement du montage, du remix, du sample visuel - d'imposer un autre rythme, de faire danser Fred Astaire autrement... Et c'est passionnant.

La séquence originale, pour s'en convaincre... :





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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 21:23
 
Il arrive, dans certains films, que l’utilisation de tel ou tel morceau connu vienne se superposer à une séquence, à l’œuvre entière parfois, jusqu’à la vampiriser. Je ne parle pas ici de la pratique de cinéma-jukebox dont un Martin Scorsese était, jusqu’à la caricature, le petit maître et que tant d’autres ont depuis copié. Je ne parle pas non plus de l’utilisation de chansons composées pour le film (dans des comédies musicales ou dans des "biopics" par exemple).
Non, je pense ici aux morceaux préexistants qu’un cinéaste va utiliser en guise d’illustration ou d’évocation.
Plus un film, en effet, sans sa B.O. tendance, sans le sticker sur l’affiche nous précisant qu’il y aura dans la bande-son des morceaux de tel ou tel groupe (cf Paris de Cédric Klapisch – un habitué du scénario-compil depuis Le péril jeune – ou Juno récemment). Le rock et la pop ont, depuis longtemps, infiltré le cinéma comme ils l’ont fait dans la publicité. Ce n’est pas un scoop.
Pourtant. Pourtant, certaines images, certaines séquences, résonneraient différemment sans ces notes, ces mélodies, qui leur sont associées… Récemment, par exemple, Philippe Ramos a fait une bien belle utilisation de morceaux pop dans Capitaine Achab (ici), convoquant Tim Buckley ou Mazzy Star sans que jamais l’anachronisme ne soit exhibé et revendiqué comme le fit la sotte Sofia Coppola pour Marie-Antoinette. Récemment, l’ouverture de La nuit nous appartient de James Gray, au son du Heart of Glass de Blondie, me fit ce genre de forte impression. Mais il existe bien d’autres exemples tout aussi – sinon plus – marquants.
 

 

 
Petite liste subjective ne demandant qu’à être complétée par vos soins
 


- Modern Love de David Bowie dans Mauvais sang de Leos Carax

En matière de mouvement et d’énergie rock, oserais-je dire qu’on n’a jamais fait mieux que cette course éperdue de Denis Lavant ?

 


 

 

- Cambodia de Kim Wilde dans Dans Paris de Christophe Honoré
Mettre un disque, se poser, l’écouter. Geste aussi rare au cinéma qu’il est fréquent dans nos vies. Fétiche du 45 tours, saute du microsillon, dépression du trentenaire ânonnant un spleen adolescent sans cesse revisité. La plus belle scène du cinéma français en 2006 ?

 



 

 

 

- America de Simon & Garfunkel dans Presque célèbre de Cameron Crowe
Mettre un disque, suite. Une ballade sublime pour une fin de séquence fétichiste que tous les amateurs de vinyles et de rock seventies sauront apprécier à sa juste valeur… Quand s'achève cette vidéo, c'est un disque des Who que le garçon posera sur la platine...



 


 

 

- Baba O’Riley des Who dans Summer of Sam de Spike Lee
Mettre un disque, troisième prise. La chanson est utilisée deux fois dans le film, une première fois ici, dans un montage-clip assez putassier, avouons-le, puis, la deuxième fois – de façon beaucoup plus nuancée – pour la mort injuste du punk joué par Adrien Brody.

 

 

 

- Kool Thing de Sonic Youth dans Simple Men de Hal Hartley
"I can’t stand the quiet !"
.
Le riff, off, s’intensifie. Le film s’arrête, pause arbitraire dans la narration. Pourtant, le disque commence. Let’s Dance !




- Tiny Dancer d’Elton John dans Presque célèbre de Cameron Crowe

L’intérêt de cette séquence, c’est de rappeler que, dans les années 70, Elton John composa des chansons fantastiques, mais c’est surtout le glissement s’opérant avec le changement de statut narratif de la chanson. D’abord off – bêtement illustrative – puis bientôt écoutée par les protagonistes dans le car de tournée et débouchant enfin, quand entrent basse et batterie, sur un karaoké jubilatoire.

 


 

 


- Across 110th Street de Bobby Womack dans la sequence d’ouverture de Jackie Brown de Quentin Tarantino
Tarantino pourrait bien évidemment figurer plusieurs fois dans cette liste… Mais ne serait-il pas, comme Scorsese, sur une mauvaise pente, les morceaux rares qu’il déniche désormais devenant ingrédients fades d’une "Tarantino’s Touch" tutoyant son propre académisme ?


 


 

 

- Where is My Mind des Pixies dans la séquence finale de Fight Club de David Fincher
On pense ce qu’on veut du film et de ses ambiguïtés, mais cette irruption de la guitare et du cri de Franck Black sur ces images explosives procure le même genre de frissons que le plan final de Lost Highway de David Lynch syncopé par le I’m Deranged de Bowie …

 

 

- The End des Doors dans la séquence d’ouverture d’Apocalypse Now de Francis Ford Coppola


 
 
 

Bonus Tracks

- Needle in the Hay d’Elliott Smith dans La famille Tenenbaum de Wes Anderson
Séquence mémorable – prophétique ? – dont j’avais déjà parlé ici


Et puis, comme je ne pardonnerai jamais à Stephen Daldry d’avoir popularisé et galvaudé Cosmic Dancer ou Children of the Revolution de T. Rex pour son fade Billy Elliott, une comparaison éloquente entre deux extraits de films pas si éloignés que ça… : ici
et .
Eh ouais, c’est pareil…

 
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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 20:05
dEUS et Sparklehorse comptent parmi les meilleurs groupes au monde (assertion totalement gratuite, j'en conviens, mais ça fait du bien de l'écrire, non ?).
Cela tombe bien. Si Tom Barman et Mark Linkhous ne se sont peut-être jamais rencontrés, deux de leurs morceaux n'ont jamais cessé de résonner à mes oreilles, de se renvoyer leurs reflets tordus, comme deux faces d'un même médiator... Basses lourdes, voix déformées, scansion cinématographique, cuivres menaçants, rythmique lancinante et production incroyable dans les deux cas.
Et pour les clips, excusez du peu, les frères Quay (pour Sparklehorse) et l'icône des films de Cassavetes, Seymour Cassel (pour dEUS)...




Mais tout cela ne vaut pas cette prestation live de dEUS en 1999...




... et ces images ahurissantes de l'enregistrement de Theme From Turnpike...

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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 11:54
 


Hier soir, donc, l'immense P.J. Harvey joua au Grand Rex à Paris, seule en scène. Des morceaux de White Chalk bien sûr, mais aussi - et surtout - des titres soigneusement sélectionnés dans son incomparable discographie. S'accompagnant principalement à la guitare électrique (ouf ! on ne nous l'avait pas tant changée que ça), mais aussi au piano, à l'auto-harp, utilisant métronome ou sommaire boite à rythme pour s'accompager, Polly-Jean, dans sa belle robe noire, revisita, très détendue, quelques-uns de ses plus beaux titres. De ce Bring You My Love incandescent en ouverture jusqu'à Send His Love to Me, Angelene, Down By the Water ou Man-Size, le concert fut exceptionnel. Mais aurait-il pu en être autrement ?


A lire, le compte-rendu très sensible d'Arbobo, ici
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17 juin 2007 7 17 /06 /juin /2007 21:47
New Moon, somptueux double album d'inédits d'Elliott Smith, est déjà pour moi l'album de l'année. Et qu'il s'agisse là de titres enregistrés entre 1995 et 1997 importe peu tant, soudain, ces 24 morceaux abolissent le temps.
J'ignore si les routes d'Elliott Smith et de Sparklehorse se sont un jour croisées, mais Mark Linkhous est le seul, aujourd'hui, dont les chansons me paraissent atteindre le degré d'urgence, de fragilité et de sincérité des splendeurs gravées sur New Moon. Chanter pour survivre, oui, sans doute...
Mais si Mark Linkhous le fut, cliniquement, pendant quelques minutes, Elliott Smith, lui, est bel et bien mort.

Elliott Smith est né, aux yeux du public, quand Gus Van Sant utilisa plusieurs de ses chansons dans Will Hunting. C'est aussi une chanson d'Elliott Smith qui hissa une séquence filmée par Wes Anderson au rang des plus belles de ces dernières années. La scène de la tentative de suicide du personnage incarné par Luke Wilson dans La famille Tenenbaum était déjà bouleversante à la sortie du film. La revoir aujourd'hui prend un sens très particulier quand on sait comment disparut Elliott Smith entre temps. C'est la version studio dépouillée de Needle in the Hay qu'utilisa Anderson. Mais Elliott Smith la jouait aussi sur scène dans une version beaucoup plus rock (voir la vidéo ci-dessous).

Pour le plaisir, enfin, il serait dommage de se priver d'écouter la belle Emily Haines de Metric rendre hommage à Elliott Smith en reprenant son Between the Bars...



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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 15:33
 

Pour un lundi souriant : The Mamas and Papas - Monday Monday
Pour un lundi grimaçant : The Boomtown Rats - I Don't Like Mondays

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24 avril 2007 2 24 /04 /avril /2007 00:33

C'était avant le fumeux "retour du rock" que l'on nous vend depuis les Strokes et les Libertines... Le John Spencer Blues Explosion en live et en clip... Ce serait donc ça le rock'n'roll ?

 

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11 avril 2007 3 11 /04 /avril /2007 23:52

On doit à Henry Mancini deux chansons parfaites, deux merveilles pop enregistrées pour deux films de Blake Edwards, à sept ans d'intervalle. La première, l'insurpassable Moon River est interprétée par Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé (1961). La seconde, Nothing to Lose, chantée par Claudine Longet, offre l'un des rares moments de répit dans le déroulement de The Party, le chef-d'oeuvre du cinéaste sorti en 1968. Les deux chansons - et les deux scènes en question - ont beaucoup à voir l'une avec l'autre. Dans les deux cas, une pause dans le récit, l'actrice qui, le temps d'une séquence enchantée, s'impose en chanteuse s'accompagnant d'une simple guitare (Claudine Longet enregistrera ensuite quelques disques estimables et de très chouettes reprises).

Spectateur, le personnage masculin est, dans les deux scènes, en retrait. C'est un observateur lointain (George Peppard dans Diamants sur canapé). Ou alors il voudrait l'être mais ne peut se faire oublier (Peter Sellers dans The Party). Si la scène de Diamants sur canapé délaisse assez vite Peppard pour se concentrer sur la chanson et sur son interpète, il ne peut en être de même dans The Party, un film dans lequel rien ne peut se dérouler sans que le personnage interprété par Peter Sellers ne vienne perturber la situation. Même écouter Nothing to Lose tranquillement, c'est impossible. Aucun respect, vraiment ! Alors qu'Audrey Hepburn chantait Moon River pour elle-même sans soupçonner la présence de son voisin, Claudine Longet est ici consciente de l'irruption de cet acteur indien gaffeur invité par mégarde à une réception dans une luxueuse villa hollywoodienne. Pourtant, elle s'en accommode, elle échange même quelques regards avec lui. Si le dispositif s'apparente alors à une reprise ouvertement grotesque et détournée de la la jolie scène de Diamants sur canapé, la chanson demeure - malgré les interférences burlesques - d'une délicatesse rare. Moins connue que Moon River, Nothing to Lose est assurément l'une des plus belles qu'ait composé Mancini.

 

 

 

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1 avril 2007 7 01 /04 /avril /2007 15:51

Dans trois semaines, premier tour de de l'élection présidentielle... Quand on voudrait nous faire croire que la Gare du Nord est devenue un passage redouté par des milliers de franciliens, quand on se dispute à qui mieux-mieux drapeau et "identité nationale", j'ai eu comme une envie de réécouter L'iditenté des Têtes Raides... Un réflexe de défense sans doute...

 


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