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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 21:55


Cela commença dès le premier morceau. Cette voix, oui, c’était la sienne, mais quelque chose, d’emblée, te soufflait qu’un truc clochait. Les arrangements lourdingues, le pathos dans l’intonation, le refrain emphatique. La pochette aurait dû te mettre sur la voie. C’était la plus laide de sa carrière. Une criante faute de goût photoshopée. Mais, dans le magasin, tu l’avais occultée. Tu avais simplement envie de l’acheter, ce disque. Comme on marque des retrouvailles. Votre rendez-vous était pour le lundi 26 janvier, tu n’allais pas le louper. Tu avais résisté à l’envie de l’écouter la veille, tandis que ton E Street buddy de toujours te l’avait virtuellement envoyé. Attention précieuse, mais à cause de laquelle tu n’avais même pas chez toi les CD des Seeger Sessions ni de Magic, juste de pâles gravures maison. Non, là, tu le voulais. L’écouter religieusement, le poser sur la platine. La dernière fois, c’était pour Devil and Dust. Celui-là, tu ne l’avais pas vraiment aimé au départ, tu l’avais rangé trop vite au rayon des déceptions, pas vraiment bien écouté. Puis dernièrement tu l’avais redécouvert, réévalué. Parce qu’un bouquin imparfait t’avait incité à t’y pencher à nouveau. Tu avais bien fait. L’histoire d’amour, quoique jamais scellée, était repartie de plus belle à l’orée de l’été, parce qu’un concert exceptionnel – un de plus ! – efface délicieusement les aléas d’une carrière inégale. Oui, si Magic paraissait enregistré en pilotage automatique, il recelait quelques estimables chansons, morceaux mineurs de toutes manières inévitablement transcendés sur scène.

Sauf que là, oui, ça cloche. Elle te le fait d’ailleurs sentir en entrant dans la pièce. Dans son regard, tu saisis bien le scepticisme que sa moue te renvoie tel un miroir. Tu balbuties que, bon, c’est le premier morceau, tu cherches des excuses à l’idole (Brendan O’Brien, un groupe vieillissant qui est surtout bon en live, tout ça…), mais le sentiment qui te glace, c’est la honte. Ouais, la honte. Pour la première fois. Alors que tu n’as cessé depuis plus de vingt ans d’expliquer le lien intime qui vous attache et qu’a, pertinemment décrit Laurent Chalumeau dans ce hors-série de Rolling Stone que tu as, depuis, dévoré en rentrant du festival de Clermont-Ferrand. La honte, donc, en écoutant Bruce Springsteen qui geint sa chanson western au programme impeccable mais au déroulé pathétique. Et cela n’ira guère en s’améliorant. Comment, avec ce disque qui tourne sur la platine, assumer sérieusement cette passion inentamée, et même récemment amplifiée, pour un artiste que tu ne connais pas, mais dont tu sais qu’il est l’un de tes meilleurs amis, un compagnon de route qui t’est cher ?

(La honte refilée aux fans, Bruce, c’est la pire chose que tu pouvais leur faire. Enregistrer cet impensable disque de variété internationale, comme on dit, c’est la pire trahison faite à la cause du rock’n’roll, celle que tu défendais si fort, que tu chantais si bien. Il y a plein de disques de toi que les gens de bon goût n’aiment pas, mais, tu sais, Lucky Town et Human Touch, ils les ont usés quand même tant et bien, tandis que d’autres plongeaient la tête la première dans le grunge et ne te retrouvaient qu’à la faveur d’un beau disque solo certifié d’emblée chef-d’œuvre absolu. Je parle de The Ghost of Tom Joad, bien sûr).

Bref, ce soir-là, tu sais que tu écoutes le pire album jamais enregistré par Bruce Springsteen et le E Street Band. Même, peut-être, le pire album jamais enregistré par une rock star de cette envergure et pourvue d’une telle crédibilité. Parce que quand Lou Reed ou Neil Young pétaient les plombs, c’était pour verser dans l’expérimental, pas pour se vautrer dans le tout-venant FM. Quand il s’achève – bien plus tard parce que finalement, avec elle, fallait pas déconner quand même, vous avez écouté Tonight de Franz Ferdinand, un disque autrement jouissif, et que tu as fini d’écouter Working on a Dream en solitaire, penaud, bien après – quand il s’achève, donc, tu n’as envie de réécouter qu’un ou deux morceaux. Tu sauverais Good Eye, blues rapeux rappelant ses prestations live en solo sur Spare Parts ou Youngtown. Voire The Wrestler, ce bonus track composé pour un film qu’il te tarde tant de voir. Un film avec Mickey Rourke, un has been magnifique.

Has been, Bruce Springsteen, lui, ne risque pas de le devenir, te dis-tu, tant la complaisance de la presse avec lui atteint des sommets aussi gerbants que les roucoulades de Patti Scialfa sur le pitoyable Queen of the Supermarket, son Je la croise tous les matins à lui. Un peu comme quand une part de la critique encensait John Carpenter ou George Romero, sur le tard, pour leurs plus mauvais films (tu sais, Vampire, Diary of the Dead, ce genre de choses…). Marrant, ce décalage entre les papiers de Rolling Stone par exemple et les descente en flamme de blogs amis. Comment peut-on, en entendant Outlaw Pete, évoquer Ennio Morricone ou Eleonor Rigby ? D’autres, que tu lis plus régulièrement, ont parlé de Kiss, voire de Jean-Jacques Goldman pour l’inepte Surprise, Surprise. Et ce sont eux, Thom, G.T., des blogueurs donc, qui ont raison. Dur de le reconnaître, mais, voilà, l’idole touche le fond.

Tu démissionnes, tu vas parler du disque, ouais, mais tu vas troquer la première personne du singulier pour une adresse posant une illusoire distance avec ce que tu écris… Personne ne sera dupe. Ce sera comme une lettre de rupture, ainsi que le disait G.T. Tu es triste… Mais, putain !, tu l’aimes toujours. Rien n’y fait. Et qu’est-ce que c’est finalement qu’un nouvel album ?! Un de plus. Il en a aligné quatre depuis 2004.  Il y en aura d’autres. Il pourrait même dégainer dans la foulée un nouveau chef-d’œuvre ou offrir aux fans une tournée solo ou ce deuxième coffret d’inédits que l’on fantasme de plus en plus.

Alors, c’est qui ton chanteur préféré ? Bah ! Bruce Springsteen bien sûr !

 

 


A lire aussi, les très justes chroniques de G.T. (ici) et Thom ()

 

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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 16:02


The Beta Band The Three EP’s / dEUS The Ideal Crash / Brendan Benson One Mississipi / Sparklehorse It’s a Wonderful Life / Elliott Smith Elliott Smith / Beck Sea Change / Sufjan Stevens Illinoise / Miossec Boire  / Julien Baer Julien Baer


Il y a des disques dont on a l’impression qu’ils sont à nous. Juste à nous. Un mensuel rock bien connu en a d’ailleurs fait une rubrique.
Des disques pas forcément connus mais auxquels on voue, soi, un culte tout particulier.
Ce ne sont pas des chef-d’œuvres incontestables, les intimidants champions des listes des meilleurs disques de tous les temps, ceux que le bon goût hisse toujours dans les conversations érudites. D’ailleurs, ils n’ont, pour la plupart, guère plus d’une dizaine d’années… Mais ce sont déjà nos "classiques" à nous…
On ne les retrouve pas si souvent cités et pourtant ils nous sont essentiels. Pour la plupart d’entre eux, on était déjà des adultes lorsqu’ils sortirent, on les a découverts "en direct". Parce qu’une bonne part de ceux dont on s’était entiché avant, on les écoute quand mê
me beaucoup moins (so long, Polnarêve, Nebraska, BBH 75 et Queen II…). Ou alors on est obligé de les partager avec beaucoup trop de monde (so long Born to Run, Back in Black, RATM, 10 000 Hz Legend, 666.667 Club, Remué et Unplugged in NY).
Pourtant, ceux-là dont je vous parle, aucun snobisme à les exhiber comme des trophées. Ce sont juste des disques de chevet. Ceux vers lesquels on se retourne, ceux qui toujours nous retrouvent, nous enthousiasment à chaque nouvelle écoute, ceux dans les replis desquels on a envie de se lover, ceux sur les sillons desquels on a envie de danser.
Nos disques. Une cartographie intime. Ceux qu’on a envie de faire écouter à la femme qu’on aime. Ceux qu’il faudra(it) qu’elle aime. Ils nous accompagnent. On a grandi avec. Vécu dedans. On ne s’en est jamais lassé. On ne s’en lassera jamais et on serait bien en peine d’expliquer pourquoi…


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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 12:33

C’était enfin l’occasion idéale, après quelques rendez-vous ratés, pour découvrir Revolver en live. Jouant en première partie du Canadien Patrick Watson, le groupe parisien, qui vient de sortir son premier EP, prenait ses marques mercredi soir dans le cadre feutré du Théâtre des Bouffes du Nord. Un lieu enchanteur, magique, en parfaite adéquation avec la pop acoustique délicatement ouvragée par le trio.
Le nom du groupe met sur la voie ; les harmonies vocales, le goût des arpèges, l’omniprésence des cordes (du piano, des guitares et de la contrebasse) le confirment. C’est le savoir-faire mélodique des Beatles que ces tout jeunes adultes ressuscitent. Pas moins. Si les influences se font parfois un peu trop présentes, chaque chanson s’affirme tel un tube en puissance, procurant des frissons de plaisir à quiconque vibre au son de trois voix s’envolant à l’unisson jusqu’au plafond du théâtre de Peter Brooks. À chaque nouveau morceau, des évidences mélodiques mais jamais de facilité. Une sorte de quintescence pop empruntant aussi aux Beach Boys, aux Kinks et, last but not least, à Elliott Smith.
Revolver, c’est quoi ? Un petit précis de la geste pop. La bande-son d’un été idéal. Des chansons cocons dans lesquelles on voudrait se lover. Des douceurs qui rendent amoureux, rêveur et partageur.
Si tout se passe comme prévu, on n’a pas fini d’entendre parler de Revolver ni de les écouter.
À tel point qu’en subissant ensuite le set de Patrick Watson (dans ses pires moments, du Coldplay arty ; dans les meilleurs – quand sa voix traînante se tait – du rock bricolo et percussif irrigué de jazz et de dissonances), on se disait que le trio français aurait pu avoir la bonté, backstage, de lui faire don d’une simple mélodie…




Pour voyager en trois titres impeccables aux côtés de Paul McCartney, de Neil Young, de Ray Davies et d’Elliott Smith, allez donc savourer les morceaux en écoute sur le MySpace du groupe : http://www.myspace.com/popdechambre


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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 12:48


Si on me demandait ce que c’est que le rock'n'roll, j’emmènerais illico la personne me posant cette question assister à un concert de Supergrass. D’aucuns citeraient d’autres groupes. Moi, c’est la clique à Gaz Coombes. Sans hésitation. Je n’ai jamais vu, sur scène, une telle sincérité, une telle énergie, un tel plaisir à jouer, à partager la musique avec l’auditoire. D’aucuns citeraient d’autres groupes. Moi, c’est la clique à Mick Quinn.
Donc Supergrass vient de sortir son nouvel album. La plupart des gens s’en foutent. Supergrass, ils sont arrivés un poil de rouflaquette après la britpop et ils n’ont pas publié leur Definitly Maybe, leur This is Hardcore ou leur Think Tank… Pourtant, le disque était attendu avec pas mal d’appréhension puisqu’on se souvient que l’été dernier, Mick Quinn, bassiste/choriste irremplaçable, avait eu la bien mauvaise idée de passer par une fenêtre lors d’une crise de somnambulisme. Dos pété, rééducation. Les autres tournèrent sous un autre nom le temps qu’il se remette. Mais qu’en serait-il de l’album ?
Après Road to Rouen et sa tournée semi-acoustique, on parlait d’un retour au rock des premiers albums. Et, pour moi, I Should Coco, le premier disque d’un groupe alors trio, a quand même la valeur d’un classique. Eh bien, ça commence en effet dans cet esprit-là. Le riff d’entrée, celui de Diamond Hoo Ha Man, évoque les White Stripes et quand la grosse caisse vient le rythmer, on pourrait penser s'être trompé de disque. Sauf que les petites inflexions funks de la guitare de Gaz dissipe vite le doute ; et quand explose le refrain, on se rappelle que Danny Goffey, batteur sur roulements, est bien plus proche de Keith Moon que de la métronomique Meg White. Dommage, pourtant, car alors qu’il s’achève, on ne sait pas encore que Diamond Hoo Ha Man sera le meilleur morceau d’un album un brin dévevant. Bad Blood et Rebel in You, qui suivent, sont de bons morceaux de Supergrass, mais, déjà, on se dit que le disque ne nous surprend pas vraiment, qu’on y entend juste ce que l’on attendait. Et que c’est quand même beaucoup moins bien qu’avant… Impression renforcée avec des ballades dispensables (When I Needed You, The Return of…, bien en-deça des morceaux mid-tempo de Road to Rouen). Bien sûr, il y a toujours ces refrains explosifs comme eux seuls savent les composer (345), mais l’impression qui se dégage assez vite est celle d’un groupe privilégiant le pilotage automatiques aux embardées risque-tout de la remise en question. On rapproche souvent – et à juste titre – Supergrass de T-Rex (Life on Other Planets étant l’album où la parenté était la plus manifeste). Mais point de Cosmic Dancer ici. Que des Get it On... Et la réécoute de Road to Rouen (album un peu sous-estimé) pendant l’écriture de ces lignes, donne une vilaine claque à ce nouveau disque s’achevant péniblement avec deux morceaux sans surprise (Outside et Butterfly, indignes des ouvertures promises par Tales of Endurance ou Roxy sur l'album de 2005).
Pourtant, les quelques images récentes du groupe, les montrent toujours aussi incandescents, toujours aussi classes. Bref, vivement la tournée…



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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 23:38

cave.jpgIl est des raccourcis agaçants. L’an dernier, quand sortit l’album de Grinderman, projet parallèle de Nick Cave et de quelques Bad Seeds, on lut beaucoup que le groupe réalisait là l’album rock qu’il n’osait plus faire sous son appellation originelle. C’était négliger un peu vite – au nom de l’argument marketing ? – la diversité d’influences de ces musiciens, oublier The Birthday Party et ranger un peu vite un Nick Cave assagi et pianotant dans la catégorie du crooner tourmenté (celui dont il endossait les habits avec classe sur The Good Son, Murder Ballads ou The Boatman’s Call). Mais, au final, le projet Grinderman, pris dans sa globalité, n’était pas si différent d’un album des Bad Seeds. Un peu plus électrique peut-être. Un peu moins bon aussi. Et si l’on n’imaginait guère un titre comme No Pussy Blues* sur un disque des Bad Seeds (mais plutôt sur une galette du Blues Explosion), bien d’autres auraient tout aussi bien pu y figurer.
Au même moment, découvrir le dvd retranscrivant la tournée Abattoir Blues/Lyre of Orpheus (dernier album – double – paru sous le nom Nick Cave & The Bad Seeeds) confirmait, s’il en était besoin, l’énergie et l'inventivité prodigieuses du groupe sur scène. Les australiens n'allaient pas en rester là : 2008 voit débouler Nick Cave et ses mauvaises graines encore plus remontés que sur Grinderman, prêts à en découdre, véritablement. Dig, Lazarus, Dig !!! est un disque à l’incandescence explosive, la démonstration en six points d’exclamation et onze titres ne s’écoutant qu’au plus fort volume possible de l’incroyable supériorité du groupe sur le reste du monde. Et toujours cette question : comment cette puissance de feu, ces décibels en fusion, s’allient-elles à des arrangements si subtils ? Chez les Bad Seeds, il y a ce plaisir éruptif et cette pure efficacité, certes, mais il y a surtout une production exemplaire, une souplesse de tous les instants, cette recherche du détail sonore, ces fioritures essentielles qui ravissent aussi l’esthète. C’est cette faculté à marier les contraires qui toujours étonne chez eux. Et sur ce disque-là (voir les breaks étonnants et les boucles de We Call Upon the Author par exemple) plus encore que sur d’autres.
Enfin, à ceux qui se gobergeraient de cette fronde rock’n’roll soit disant retrouvée, on conseillera de visionner ce long extrait de Nocturama, vieux de cinq ans déjà. Babe, I’m on Fire : sa basse entêtante, son orgue dissonnant, sa batterie furieuse et Nick Cave dans le rôle du prêcheur halluciné et exultant, nous terrassant de plaisir au fil de 43 couplets furibards…


 
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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 21:12
21.jpgEvidemment, la sortie, aujourd’hui, de l’album The Dø (voir ici) a un peu éclipsé celle du nouveau Daniel Darc, quatre ans après le sublime Crèvecœur. Pourtant, rentrant chez moi, avec les deux dans mon sac, c’est bien le sombre Daniel que j’ai d’abord écouté. Comment dire ? Pour moi, Crèvecœur, c’est à peu près ce qui est arrivé de mieux à la chanson française depuis L’imprudence de Bashung. Or, ça tombe bien, Alain Bashung est invité sur un titre, bouclant la boucle et faisant, indirectement, ressurgir cette image du concert de l’Olympia, il y a trois ans, quand, Christophe, le chanteur funambule, vint sur scène filmer au rappel l’ancien leader de Taxi Girl.
Bashung, Christophe, Darc. Une sorte de Sainte-Trinité, dirons-nous, pour demeurer dans le registre religieux désormais cher à l’auteur de Chercher le garçon.

Pour Amours suprêmes, donc, Daniel Darc a de nouveau confié le soin de mettre ses beaux textes en musique à Frédéric Lo. C’est bien, avec The Dø, un deuxième album de duettistes que j’ai rapporté chez moi ce soir. Mais si Lo s’occupait de presque tous les instruments sur Crèvecœur,
Amours suprêmes accueille d’autres musiciens, à commencer par Philippe Almosnino, guitariste aperçu avec les Dogs il y a bien longtemps, avec les Wampas souvent, puis avec Tarmac plus récemment. Bref, un deuxième guitariste, signe évident d’une tonalité rock plus affirmée (on s’amusera d’ailleurs du détournement, dans le livret, du célèbre logo d’AC/DC en un AR/DC plus conforme au patronyme du chanteur).
Alors, qu’est-ce qu’il vaut le nouveau Daniel Darc ? Je ne sais pas. Je viens de le retirer de la platine. Je ne suis pas aussi bouleversé qu’à l’écoute de Crèvecœur. Tout ce que je sais, c’est que The Dø, qui tourne, là, paraît tout terne à côté. Bon, allez, j’ai quand même pris deux, trois notes, alors à défaut d’une chronique du disque, réactions d’un fan presque en direct, titre par titre, avec une seule écoute au compteur.


1)
Les remords Eh bien, pour une ouverture d’album, on va dire que ça tape presque aussi fort que L’invitation sur le dernier Daho. Jubilation d’entendre, après la calme mélancolie de l’entame, ainsi résonner les guitares au refrain. C’est dire si la barre est placée très haut pour les neuf titres qui suivent. Trop haut ?
2) J’irai au Paradis Ce titre enlevé ferait un bon single. D’ailleurs, c’était le morceau qu’un cd des Inrocks avait permis de découvrir en avant-première. Si vous ne connaissez pas Daniel Darc, disons qu’il s’y présente idéalement en quelques mots : "Et quand je mourrai / J’irai au Paradis / Parce que c’est en Enfer que / J’ai passé ma vie". Ouais, quand même…
3)
L.U.V. On a beaucoup comparé Daniel Darc à Serge Gainsbourg. On ne s’arrêtera pas de le faire avec ce morceau chanté en compagnie d’Alain Bashung. Où les deux se régalent d’anglicismes et d’expressions très référencées comme "Hell Fire", "Raw Power", "No Fun", "Wham Bam Thank You Mum". Pas du name-dropping, mais presque. Pas besoin de vous faire un dessin donc sur le registre musical de ce titre.
4)
Un an et un jour C’est sur le disque la chanson qui, par son atmosphère, sa production, fait le plus penser à l'opus précédent. Elle aurait pu, se dit-on, être enregistrée il y a quatre ans. Superbe donc.
5)
La seule fille sur Terre Il faut bien une fausse note chez un ancien punk. Sur ce titre dispensable mais pas désagréable, on sent que l’arrangeur Lo, préposé au Minimoog et au Mellotron, s’est bien amusé. C'est déjà ça.
6)
Ca ne sert à rien Oh que si, Daniel ! Tes chansons nous aident à vivre. Chanson sur la mort, les morts (eh oui, encore une…) et la survie surtout… avec le survivant Robert Wyatt.
7)
Amour suprême C’est quand il s’arrête de chanter pour parler, presque réciter (Gainsbourg toujours…) que Darc est le plus émouvant. La preuve ici, encore une fois.
8) La vie est mortelle La bizarrerie de l’album. C’est presque de la variété française, dans ce que l’expression peut – parfois – avoir de plus noble. Là encore, on se dit que ça ferait un excellent single. Ce son de basse très seventies, rappelant un peu les sonorités de l’instrument sur Melody Nelson. En écoutant ce morceau – paradoxalement le plus enthousismant de l’album – on se prend à rêver d’un remix par Mellow, voire, en deuxième choix, par Air ou Bertrand Burgalat.
9) Serais-je perdu
Pas vraiment, non, Daniel. Tes "mots froissés au matin" sont toujours si bouleversants. D’ailleurs, faut que je pense à prendre ma place pour ton deuxième Olympia.
10)
Environ 8,5 sur 10. Si je devais mettre une note. En tous cas, une bien belle chanson pour terminer l’album. "Environ je dispose de presque / Un peu moins que rien". Pour nous, Daniel, c’est déjà beaucoup.

 


11) Le morceau caché
Taxi Girl, c’était aussi des textes rageurs. Piquouze de rappel ci-dessous.

 
 

 

 
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20 décembre 2007 4 20 /12 /décembre /2007 23:11

undefinedDaft Punk, ce ne sont pas les disques qui m’y ramènent régulièrement. C’est avant tout le cinéma : un clip historique (Da Funk de Spike Jonze), un long métrage d’animation mélancolique (Interstella 5555 de Leiji Matsumoto) et un film expérimental fascinant (Electroma, réalisé par Thomas Bangalter et Guy Manuel de Homem-Christo). Les trois albums du duo, je les aime bien, mais ils n’ont jamais fait que quelques tours sur ma platine. Si certains morceaux, dans leurs atours numériques, ont quand même trouvé leur place bien au chaud dans mon baladeur, les disques de Daft Punk prennent chez moi un peu la poussière. Pour être franc, Discovery, album vulgaire quoique séduisant, n’a trouvé son sens véritable pour moi qu’une fois Interstella 5555 distribué en salles. Parce que les images du créateur d'Albator remettaient totalement en perspective les parti pris musicaux d’un album aussi clinquant que risqué. Quant à Around the World, c’est, à mes yeux, surtout un clip de Michel Gondry. Et quand j’ai entendu Robot Rock pour la première fois, ce qui m’a le plus intéressé, ce n’était pas le morceau, mais, là aussi, la vidéo l’accompagnant, véritable éloge du simulacre et de l’artifice.

Les choses changent du tout au tout avec le live que Daft Punk vient de publier. Depuis que je l’ai acheté, je l’ai beaucoup plus écouté que toute la discographie du duo en dix ans. Enregistrement du concert donné à Bercy en juin, Alive est un formidable mix où se téléscopent une vingtaine de morceaux issus des trois disques studio de Daft Punk. Surtout, Alive est véritablement un nouvel album, pas une compilation. Qui voudrait l’offrir à Noël pour remettre dans le droit chemin un petit cousin épris de Tecktonic et lui donner l’occasion de découvrir ce qu’est vraiment la musique "électro" ferait fausse route. Les morceaux les plus connus n’y sont souvent que des citations assez brèves et la plupart des pistes mélangent deux ou trois titres en une entreprise d’auto-mashup incroyablement stimulante. Du coup, les collisions entre des compositions éloignées de plusieurs années s’imposent comme des évidences, mettant de l’ordre et de la cohérence dans une discographie ici revisitée dans un passionnant jeu d’échos, de citations et de reprises.
Alive est donc un album, un vrai album, dont la construction n’a pas souffert la moindre approximation. Il s’écoute de bout en bout, de la première à la dernière minute. La tension y monte crescendo, les morceaux s’y enchaînent si bien que l’on n’a aucune envie de zapper, d’accélérer. Physiquement, c’est d’ailleurs quasiment impossible tant on se retrouve en l’écoutant comme les bêtes automates du clip de Gondry. Subjugués.
Numériser le disque pour son baladeur, l’écouter ensuite au casque en mode aléatoire est une expérience cruelle. Ce disque ne souffre pas le morcellement. Il nous attrape dès son entame avec ces voix déshumanisées annonçant Robot Rock ("Human… Robot… Human… Robot") pour ne plus jamais nous lâcher ensuite. Pour bien faire, même, ce disque aurait idéalement dû être réduit à une seule et unique piste. Comme le Lovesexy de Prince... Mais ce qui n’était pour Prince qu’un moyen d’obliger l’auditeur à écouter l'album dans l’ordre où il l’avait conçu (moi, je l’ai en 33 tours, donc je m’en fous), devient ici simple affaire de bon sens. On ne peut pas écouter ce disque dans le désordre. On ne peut pas le télécharger par petits bouts. Le faire, ce serait passer complètement à côté...
Le disque est en public. C’est un vrai live. Il est important de le souligner. Que font véritablement les Daft en direct ? Je ne sais pas. Peut-être que, comme chez leurs copains de Justice, presque tout est préenregistré. Peu importe, le résultat est là. Au son parfois trop lisse du duo en studio succède ici une approche beaucoup plus rugueuse. Comme s'ils lâchaient un peu la bride pour laisser la rumeur des humains s’infiltrer dans les interstices de leurs compositions. Enfin, la musique de Daft Punk vibre et respire. Et les morceaux les plus démagos (Robot Rock encore) se révèlent soudain bien plus tortueux qu'avant. Les expériences cinématographiques de Daft Punk m'avaient convaincu qu’un cœur battait dans la machine. La musique, à son tour, lève un coin du voile. La belle mécanique assume enfin de possibles défauts, d’éventuelles imperfections. "Human after all"… Dans la logique d’Electroma (leur premier film en tant que réalisateurs) les deux musiciens semblent ici se foutre à poil et livrer leurs titres dans leur nudité la plus crue. Les barrières opaques se dressant depuis des années entre eux (ou leurs avatars) et les fans paraissent enfin commencer à s’effriter.
Il faut entendre les spectateurs exulter quand démarre le riff de Robot Rock (2 mn 20 sec… et déjà l’extase), il faut les entendre crier leur joie aux premiers accords de Da Funk. Mais le public n’est pas là pour ponctuer, comme c’est le cas d’habitude dans un disque live, le début et la fin des morceaux (d’ailleurs, comme je le disais plus haut, il n’y a pas véritablement de début et de fin à ces pistes s’empilant harmonieusement) : sa clameur est intégrée au mix comme un instrument supplémentaire (les "Ouh !" ponctuant le break de Da Funk notamment).
A l’unissson des basses et de la rythmique, les cris des spectateurs sont même parfois utilisés pour faire monter la sauce d’un morceau, avant que les décibels des refrains ne déferlent sur le POPB.

Pour qui n’était pas à Bercy ce soir-là (ce qui est mon cas malheureusement), la force d’évocation de ce disque est prodigieuse. Elle en fait tout simplement le meilleur enregistrement en public que j’ai pu écouter depuis des lustres. Alors disque de l’année ? Avant Elliott Smith, avant les Queens of the Stone Age et Florent Marchet ? Eh bien, peut-être, oui…

 

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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 19:33
Au début, c'est Guic' the Old qui a demandé à quelques-un(e)s d'entre nous de réfléchir à une sorte de compilation idéale de 80 minutes, la durée d'un cd gravé. Histoire de conjurer l'immatériel, de redonner un sens à la notion de "compil" à l'heure où nos baladeurs mp3 dégueulent leurs giga-octets de musique numérisée dans nos oreilles repues. C'était ici. Casse-tête impossible à résoudre. Exercice vain et forcément frustrant, je pensais d'abord ne pas participer. Puis sans réfléchir trop longtemps, je lui ai envoyé une liste de morceaux qui pourrait constituer, pour moi, cette playlist idéale. Des morceaux qui m'accompagnent, qui comptent, qui m'ont touché, qui me font sauter partout, quelques repères pas forcément surprenants pour qui est familier de 7and7is. Il y a quelques jours, lorsque cette liste fut publié sur le site de Guic' the Old (ici), elle a généré, en mon absence, quelques discussions sur les notions de rock et de "variété française", la présence de pas mal de titres français et de gens comme Brassens, Yves Simon ou Renaud dans ma liste ayant sans doute surpris qui s'attendait à une approche rock pure et dure. C'était mal me connaître. En revoyant ma liste quelques semaines après l'avoir envoyée, je l'ai trouvée pas si mal et me suis dit que ça valait bien un petit lecteur Deezer en son honneur. 
Pas mal de blogs amis se sont prêtés au jeu. Et c'est chouette. D'Arbobo à G.T. en passant par Systool, Alex La Baronne, Klak, Alf, Ama-L, Mxmm et bien d'autres, les listes (et les morceaux en écoute, souvent) sont .

Quant à ma playlist idéale, ces "80 minutes pour une éternité", les voici donc... Sauf que je m'aperçois que j'ai allègrement dépassé les 80 minutes en calculant initialement les durées à la louche. Tant pis. Parce que choisir entre Fun House et Jungleland, c'est trop demander à un seul homme...


free music

Michel Polnareff - Voyages (2'50)

Audrey Hepburn - Moon River (2'00)

Elliott Smith - Needle in the Hay (4'13)

Beta Band - B + A (6'32)

Led Zeppelin - Good Times Bad Times (2'44)

AC/DC - Back in Black (4'12)

FFF - Silver Groover (6'30)

Dominique A - Comment certains vivent (4'21)

Miossec - Regarde un peu la France (2'38)

Georges Brassens - La ballade des gens qui sont nés quelque part (3'20)

Renaud - Hexagone (4'55)

Rage Against the Machine - The Ghost of Tom Joad (5'35)

Jacques Higelin - Est-ce que ma guitare est un fusil ? (5'05)

Noir Désir - Tostaky  (5'29)

Beastie Boys - Sure Shot (3'16)

Beck - Devil’s Haircut (3'10)

The Stooges - Funhouse  (7'38)

David Bowie - Hearts Filthy Lessons (4'52)

PJ Harvey - Rid of Me (3'38)

Yves Simon - Le film de Polanski (2'58)

Simon & Garfunkel - America (3'28)

Bruce Springsteen - Jungleland (9'25)


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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 15:05
PICT0009-copie-2.JPGUn beau cadeau à la sortie de L'Européen, le 29 octobre 2001...

La  première fois, c'était en 1999. Le 14 avril. L'album Remué venait de sortir. Et rien ne serait plus comme avant. C'était le plus sombre, le plus tourmenté, comme une claque donnée aux malentendus consécutifs au succès du Twenty Two Bar, ce morceau qui aurait pu être un tube (voir ici l'analyse du clip). Aujourd'hui, Remué, c'est encore l'album de Dominique A que je préfère. Cela ne doit pas être son cas tant ce disque suinte la colère, le malaise et la rage. Pourtant, s'il ne devait en rester qu'un...
Du balcon de la Cigale, il y a huit ans donc, je découvre Dominique A sur scène. Sec, intense (à l'image du disque), le concert est peu aimable, très rock. La gestuelle du chanteur m'impressionne, cette façon de bouger les bras devant lui, de marteler le rythme avec son corps, ses pieds, ses mains. Plus tard, dès lors qu'il s'affublera plus souvent d'une guitare, cela sera moins marquant. Dans mon souvenir, ce soir-là, il n'y eut pas de rappel. Je me rappelle aussi qu'il joua une version très punk du Courage des oiseaux et que beaucoup de fans furent déçus du tournant peu amène que prenait ce soir-là la musique du délicat auteur de La fossette
Depuis, je l'ai revu de nombreuses fois, chaque fois qu'il passe à Paris en fait. En solo, avec guitare et séquenceur, ou accompagné d'un groupe. De l'Européen aux Bouffes du Nord en passant par la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand ou la Cité de la Musique avec Katerine, chaque nouveau concert fut l'occasion pour le Nantais de revisiter un répertoire d'une qualité constante. 
Car Dominique A sur scène, ce n'est décidément pas la même chose qu'en studio. Il faut regarder son dvd En solo aux Bouffes du Nord, l'une des meilleures captations de concert que j'ai pu voir, pour mesurer à quel point Dominique A est l'un des meilleurs artistes français sur scène. Aujourd'hui, Sur nos forces motrices, bien beau premier album live, vient à son tour en témoigner. Avec un groupe aventureux qui rappelle un peu celui qui accompagnait Alain Bashung sur la "Tournée des grands espaces", Dominique A s'empare de ses chansons comme si leurs paroles venaient juste d'être couchées sur le papier. Les disques live sont souvent anecdotiques, dispensables, superfétatoires. Ce n'est pas le cas ici tant Sur nos forces motrices donne l'impression que les quinze chansons le composant n'ont jamais été entendues avant.
Il faut par exemple écouter ci-dessous la version studio de Pour la peau et sa transposition live. Ou encore, en vidéo, cette version impressionnante du Courage des oiseaux qui, sur la fin, ferait presque penser à du New Order...





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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 19:14


Imaginez un mauvais film américain des années 80, mettons un Adrian Lyne ou un Tony Scott. Songez à ses éclairages filtrés, à son kitsch rutilant… Oui, je sais, c’est dur, mais parfois il faut faire des efforts…
Maintenant, essayez de vous remémorer les B.O. de ces films, les trucs du genre Survivor pour Rocky, Jean Beauvoir pour Cobra ou Irene Cara pour Flashdance…
Ca fait peur, hein ?
Songez maintenant à Europe, mais à Queen aussi. Aux parties de guitare aussi basiques que funky de Big Soul. Et puis à ces trucs typiquement eighties et mainstream comme Katrina and the Waves. Trempez les dans un bain de disco. Assaisonnez de métal et de glam, et ça peut vous donner une idée très lointaine de ce à quoi ressemble l’ovni Fancy...

PICT0005bbis-copie-copie-1.jpg
Surtout, il y a le look. Incroyable. Assumé. Loin du chic "eudelinien" dictant aux né
o-rockers comment s’habiller.
Les patronymes aussi : Jessie Chaton, Mom, Rae Mone.

Tout ce que The Darkness a raté il y a trois ans dans son opportuniste volonté de réhabiliter le hard rock des années 80 (pouah !), Fancy le réussit haut la main.

Parce qu’ils y croient, eux, c’est évident.
Parce qu’ils ne se contentent pas de se déguiser, parce qu’ils sont comme ça et qu’ils ont, innée, l’attitude imparable.
Parce qu’ils ont pris le temps enfin. En 2004, Seventeen apparaissait sur la compil "CQFD" des In
rockuptibles. La même année, le fabuleux King of the World enflammait le disque collectif Le nouveau rock’n’ roll français, juché fièrement en haut de l'estrade juste à côté de The Film ou d'AS Dragon. Les deux morceaux reviennent sur l’album qui sort aujourd’hui. Le trio a attendu trois ans pour le sortir ce disque. Sur un petit label québécois. Cela n’a rien d’un "coup". Cela témoigne plutôt d’une démarche mûrement réfléchie, tandis que le "buzz" montait autour du groupe pour tous ceux qui les avaient vus sur scène (à Rock en Seine pour ma part, c’était l’an dernier et je n’en suis toujours pas revenu).
Ils font du rock n’roll pour devenir des héros, disent-ils, c’est tout le mal qu’on leur souhaite.
PICT0010bbis-copie-2.jpgKings of the Worlds, ce n’est pas seulement le titre de l’album, c’est un programme. Devenir roi, certes, mais aussi réconcilier les différentes tribus, tous les mondes du rock.
Cet album est sorti hier, le même jour que le sobre White Chalk de PJ Harvey. Je vous en aurais bien parlé aussi de ce beau
disque, mais j’étais d’humeur frivole et Arbobo s’en est déjà chargé remarquablement par ici.
Fancy, donc. Loin du piano mélancolique de Polly Jean.
Pas un hasard si le troisième morceau partage son titre, Dressed to Kill, avec l’un des films les plus emblématique de Brian de Palma. Car Fancy, c’est du maniérisme pur jus, une façon de s’emparer des figures du genre, de les tordre, les travailler et les épuiser jusqu’au grotesque. Jusqu’à frôler, c’est selon, le génie ou le ridi
cule.
Cette voix haut perchée, enfantine parfois, ces riffs vulgos, ces chœurs fleurant bon le mauvais goût assum
é, cette énergie outrancière et débridée, on n’est pas obligé d’aimer. On peut même détester.
Fancy va sérieusement diviser, c’est certain. "Diviser pour mieux régner", dit l’adage…


Allez donc vo
us faire une idée sur leur MySpace, ils ont eu la bonne idée d’y mettre tous les titres en écoute.
http://www.myspace.com/welovefancy


Les recommandations de 7and7is

- si t’es punk : To Stir Someone Like You & We Stay Here
- si t’es disco : What’s Your Name Again ?
- si t’es glam : King
of the World
- si t’es Jennifer Beals dans Flashdance : Morning

 

 

 
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