Les Who seront à Bercy le 6 juin. Les Who… Enfin ce qu’il en reste, c’est-à-dire Pete Townshend, guitariste et âme du groupe, et Roger Daltrey, son chanteur. Même si l’album décevant paru en novembre dernier (le premier depuis près de 25 ans) n’a fait que deux ou trois petits tours sur ma platine, la perspective de voir enfin le duo entonner quelques hymnes légendaires m’excitait suffisamment pour que je daigne retourner dans une salle que je n’aime guère...
Las ! Ce sera finalement sans moi car voulant prendre un billet pour la fosse, j’ai appris avec stupéfaction qu’il n’y aurait pour ce concert que des places assises. Oui, des places assises pour les Who ! Pas d’alternative. Et Bercy est définitivement trop grand pour se contenter de sièges bon marché (tout est relatif…) au sommet des gradins. Puis entendre les Who chanter Won’t Get Fooled Again sans avoir la liberté de faire des bonds de bonheur, ce serait comme tenter d’organiser un pogo pendant un concert de Vincent Delerm…
Ils chanteront My Generation, c’est sûr. Et on ne reprochera pas à Townshend de ne pas avoir tenu la promesse des paroles écrites il y a quarante ans (« I hope I die before I get old »). Ce serait un procès d’intention particulièrement idiot quand on songe au triste sort des regrettés Keith Moon et John Entwistle, la meilleure section rythmique que le rock ait jamais engendrée. Mais on imagine quel grand écart mental sera le leur lorsque Pete et Roger chanteront ce morceau face à un parterre de sexagénaires confortablement lovés dans les fauteuils en plastique rouge du P.O.P.B…
Their generation…