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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 21:12
21.jpgEvidemment, la sortie, aujourd’hui, de l’album The Dø (voir ici) a un peu éclipsé celle du nouveau Daniel Darc, quatre ans après le sublime Crèvecœur. Pourtant, rentrant chez moi, avec les deux dans mon sac, c’est bien le sombre Daniel que j’ai d’abord écouté. Comment dire ? Pour moi, Crèvecœur, c’est à peu près ce qui est arrivé de mieux à la chanson française depuis L’imprudence de Bashung. Or, ça tombe bien, Alain Bashung est invité sur un titre, bouclant la boucle et faisant, indirectement, ressurgir cette image du concert de l’Olympia, il y a trois ans, quand, Christophe, le chanteur funambule, vint sur scène filmer au rappel l’ancien leader de Taxi Girl.
Bashung, Christophe, Darc. Une sorte de Sainte-Trinité, dirons-nous, pour demeurer dans le registre religieux désormais cher à l’auteur de Chercher le garçon.

Pour Amours suprêmes, donc, Daniel Darc a de nouveau confié le soin de mettre ses beaux textes en musique à Frédéric Lo. C’est bien, avec The Dø, un deuxième album de duettistes que j’ai rapporté chez moi ce soir. Mais si Lo s’occupait de presque tous les instruments sur Crèvecœur,
Amours suprêmes accueille d’autres musiciens, à commencer par Philippe Almosnino, guitariste aperçu avec les Dogs il y a bien longtemps, avec les Wampas souvent, puis avec Tarmac plus récemment. Bref, un deuxième guitariste, signe évident d’une tonalité rock plus affirmée (on s’amusera d’ailleurs du détournement, dans le livret, du célèbre logo d’AC/DC en un AR/DC plus conforme au patronyme du chanteur).
Alors, qu’est-ce qu’il vaut le nouveau Daniel Darc ? Je ne sais pas. Je viens de le retirer de la platine. Je ne suis pas aussi bouleversé qu’à l’écoute de Crèvecœur. Tout ce que je sais, c’est que The Dø, qui tourne, là, paraît tout terne à côté. Bon, allez, j’ai quand même pris deux, trois notes, alors à défaut d’une chronique du disque, réactions d’un fan presque en direct, titre par titre, avec une seule écoute au compteur.


1)
Les remords Eh bien, pour une ouverture d’album, on va dire que ça tape presque aussi fort que L’invitation sur le dernier Daho. Jubilation d’entendre, après la calme mélancolie de l’entame, ainsi résonner les guitares au refrain. C’est dire si la barre est placée très haut pour les neuf titres qui suivent. Trop haut ?
2) J’irai au Paradis Ce titre enlevé ferait un bon single. D’ailleurs, c’était le morceau qu’un cd des Inrocks avait permis de découvrir en avant-première. Si vous ne connaissez pas Daniel Darc, disons qu’il s’y présente idéalement en quelques mots : "Et quand je mourrai / J’irai au Paradis / Parce que c’est en Enfer que / J’ai passé ma vie". Ouais, quand même…
3)
L.U.V. On a beaucoup comparé Daniel Darc à Serge Gainsbourg. On ne s’arrêtera pas de le faire avec ce morceau chanté en compagnie d’Alain Bashung. Où les deux se régalent d’anglicismes et d’expressions très référencées comme "Hell Fire", "Raw Power", "No Fun", "Wham Bam Thank You Mum". Pas du name-dropping, mais presque. Pas besoin de vous faire un dessin donc sur le registre musical de ce titre.
4)
Un an et un jour C’est sur le disque la chanson qui, par son atmosphère, sa production, fait le plus penser à l'opus précédent. Elle aurait pu, se dit-on, être enregistrée il y a quatre ans. Superbe donc.
5)
La seule fille sur Terre Il faut bien une fausse note chez un ancien punk. Sur ce titre dispensable mais pas désagréable, on sent que l’arrangeur Lo, préposé au Minimoog et au Mellotron, s’est bien amusé. C'est déjà ça.
6)
Ca ne sert à rien Oh que si, Daniel ! Tes chansons nous aident à vivre. Chanson sur la mort, les morts (eh oui, encore une…) et la survie surtout… avec le survivant Robert Wyatt.
7)
Amour suprême C’est quand il s’arrête de chanter pour parler, presque réciter (Gainsbourg toujours…) que Darc est le plus émouvant. La preuve ici, encore une fois.
8) La vie est mortelle La bizarrerie de l’album. C’est presque de la variété française, dans ce que l’expression peut – parfois – avoir de plus noble. Là encore, on se dit que ça ferait un excellent single. Ce son de basse très seventies, rappelant un peu les sonorités de l’instrument sur Melody Nelson. En écoutant ce morceau – paradoxalement le plus enthousismant de l’album – on se prend à rêver d’un remix par Mellow, voire, en deuxième choix, par Air ou Bertrand Burgalat.
9) Serais-je perdu
Pas vraiment, non, Daniel. Tes "mots froissés au matin" sont toujours si bouleversants. D’ailleurs, faut que je pense à prendre ma place pour ton deuxième Olympia.
10)
Environ 8,5 sur 10. Si je devais mettre une note. En tous cas, une bien belle chanson pour terminer l’album. "Environ je dispose de presque / Un peu moins que rien". Pour nous, Daniel, c’est déjà beaucoup.

 


11) Le morceau caché
Taxi Girl, c’était aussi des textes rageurs. Piquouze de rappel ci-dessous.

 
 

 

 
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commentaires

S
Jonatan ---> Que l'on se connaisse, je l'ai appris il y a quelques jours. Un ami commun (indices : Nation, Rapture, Burger) a vendu la mèche... :-)Content de te compter parmi mes lecteurs. Et encore bravo pour tes vidéos. À très bientôt.
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J
Un côté Feu follet sur "Un an et un jour" , ritournelle aguicheuse sur la 5 , clin d'oeil au "seul garçon sur terre". La 6 et la 10 sont des pépites.p.s /  I know you -)Indices : Nation / Rapture / Burger..J.
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S
J'ai lu, Sylvain...Et même si je te trouve beaucoup trop sévère, il y a des choses dans ce que tu dis qui sont assez justes. Ce sentiment de redite un peu moins inspirée. Le constat qu'il serait temps pour Darc de faire une nouvelle rencontre pour ses musiques. Peut-être, oui...C'est la limite de l'exercice ci-dessus : un instantané, à l'issue d'une première écoute. Pourtant, d'emblée, je l'avais dit que ce disque ne m'avait pas bouleversé comme Crèvecoeur...Maintenant, quand on voit Darc en couverture d'une tripotée de magazines (ce qui ne fut pas le cas pour le disque précédent), on peut en effet se dire qu'il y a là un effet de mode, un beau coup marketing et la volonté chez certains de "récupérer" un artiste qu'ils avaient loupé par le passé.
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S
Mouais ce disque m'a pas convaincu alors que Crèvecoeur, wouah !Je m'en explique ici http://parlhot.over-blog.com/article-7355883.html
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A
ce qui le met en-dessous de crève-coeur, c'est sans doute d'arriver après, alors que le duo aux manettes est le même et que le son et le contenu s'en ressent effectivement, la proximité des 2 disques est frappante, d'où une impression de légère redite difficile à chasser.mais c'est un très bon disque, je l'écoute presque tous les jours en ce moment :-)
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