Il y a huit ans, en août, j’ouvrais ce blog. Pour y publier, entre autres choses, des photos prises à Rock en Seine. Huit ans plus tard, je vais toujours à Rock en Seine juste avant la rentrée, mais un peu moins longtemps, plus pour le marathon de trois jours. L’an dernier, d’ailleurs, je n’y allais qu’un soir, pour deux concerts soigneusement sélectionnés (Tame Impala et Franz Ferdinand). Cette année, j’y allais surtout le samedi soir. Pour Portishead.
Dans le métro, ligne 10, ce constat renouvelé chaque année : je vieillis. Ok, mais mieux que d’autres alors ! Ou bien les festivaliers rajeunissent, je ne sais pas. Certains spectateurs, parmi les plus jeunes, étaient à peine nés lors de la première édition, sur un jour, un seul, avec Beck, PJ Harvey et Massive Attack ! Je n’emporte plus d’appareil-photo, je n’ai plus besoin de le planquer à l’entrée, 7and7is survit péniblement et se passe très bien de mes clichés. J’entre donc dans le Parc de Saint-Cloud serein. Ma seule infraction au règlement, c'est ce deuxième bouchon pour ma bouteille d'eau.
La veille, il y avait Blondie, The Hives et The Arctic Monkeys. Tant pis pour moi. Samedi était le jour de Portishead, que, bizarrement, je n’avais jamais vu sur scène et dont on sait l’effet que me fit leur dernier album, publié à une époque où ce blog était bien plus bavard (lire ici). Ce concert fut sublime, d’une finesse et d’une musicalité inespérée, avec un son hautement potable pour ce genre de grand rassemblement en plein air. À la hauteur de mes attentes donc.
Et puis le lendemain, dimanche, Queens of the Stone Age repassait par Paris pour la toute dernière date de sa tournée. J’avais hésité tout le mois d’août à prendre une place pour ce dimanche agrémenté par les présences de Thurston Moore, Tinariwen ou Stephen Malkmus. Il faut dire que je les ai vus souvent, qu’un concert en festival est toujours frustrant et que, parent solidaire, d’autres devoirs m’appelaient. J’hésitais donc. Jusqu’au samedi après-midi où, me décidant enfin avant d’aller écouter Beth Gibbons, le site annonçait complète la journée du dimanche. Tant pis. Sans doute un acte manqué. Je ne verrais donc pas QOTSA cette fois-ci à Rock en Seine.
Mais c’était sans compter la nuit (portant conseil) et, surtout, la remise en vente le jour-même à 10h de 500 billets. N’y croyant guère, je tentais ma chance et en obtenais un. C’était reparti pour un jour, les concerts des vieilles gloires indés (Moore très sérieux et Malkmus détendu, donc) et le set plaisant de Tinariwen étant évidemment vite balayées par un final en apothéose, par une tornade sonique et mélodique toujours aussi irrésistible.
Rock en Seine, décidément, je ne peux pas me passer de toi...